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Kampot la prospère - années 60

Et les mariages bien sûr...

4 Novembre 2011 , Rédigé par kniom


   Nous avons été souvent invités aux mariages à Kampot. La plupart du temps, j'ignorais d'où venait l'invitation et quel était le nom des jeunes mariés. Un truchement parlant français était nécessaire en guise de faire-part. Mais nous ne le connaissions pas forcément.


   Au début de mon séjour, j'avais des difficultés à resituer les gens, à les distinguer les uns les autres. Très vite, je sus reconnaître les origines diverses, les métissages. Croyez-moi, les Asiatiques ne se ressemblent pas tous comme l'affirme la légende. Un Khmer, un Sino-khmer, un Chinois, un Sino-vietnamien, un Cham et j'en passe sont facilement identifiables.

   Quand, en France, il se trouve que j'entends un Asiatique parler, la douce musique de la langue khmère me fait reconnaître tout de suite un pays (au sens d'une personne qui est issue de la même contrée) et en général, je l'aborde pour parler du Cambodge.


   Je me suis rendue plusieurs fois à Vincennes à Paris pour le Chaul Chnam avec mes enfants. Ceux-ci affirment que lorsque je me retrouve au milieu des Khmers , je ne leur accorde plus aucune attention... Je n'ai pas vécu de mes 20 ans à mes 25 ans à Kampot sans m'être imprégnée de la culture ambiante, sans être devenue l'un des leurs.

 

  Mais revenons aux mariages.

 

5.9


  Dans les années 60, se trouvait un village cham (de religion musulmane) situé au-delà de la résidence du Gouverneur dans l'estuaire de la rivière qui baigne Kampot. Il existe encore. Les Chams vivent essentiellement de la pêche. En 1961, nous fûmes invités à un mariage dans ce village (photo ci-dessus).


   En 2005, au Cambodge, j'ai retrouvé deux des petites filles présentes sur ce cliché. Elles s'appellent Vin et Ven. Elles sont actuellement vendeuses de pain au marché de kampot et frisent la cinquantaine. Toutes deux se rappellent avoir assisté avec nous à ce mariage. Leur père, notre jardinier, était le batteur du petit orchestre au son duquel nous dansâmes le lambton !

 

 

2-14

 

   Voici un couple de jeunes mariés le jour de ses noces. Certains reconnaîtront peut-être au deuxième plan un des professeurs de sports du lycée Preah Reach Samphear de Kampot.


   En 2005, j'avais emporté avec moi toutes ces vieilles photos des années 60. Je fus surprise de constater que personne ne se reconnaissait sur ces photos. Ce fut un bide complet. Je fis la même constatation quand j'eus l'occasion de les montrer à mes amis cambodgiens en France. Ce sont leurs enfants qui souvent les identifient adolescents. L'un de mes anciens élèves s'est reconnu à la chemise qu'il portait alors.


   J'avance cette explication qui vaut ce qu'elle vaut. A cette époque, peu ou pas de miroir dans les maisons et certainement pas en pied. Dans la ville, peu ou pas de baies vitrées ou de vitrines où se mirer. Seuls les gens aisés avaient un appareil de photo sommaire ce qui était mon cas. La séance chez le photographe était réservée aux grandes occasions et encore fallait-il en avoir les moyens financiers.


   En 2005, le génocide restait dans toutes les mémoires avec les sévices subis. Trop, beaucoup trop de disparus. Ces photos remuaient sans doute des souvenirs douloureux. Par contre, les cahiers de rédactions écrites par eux 40 ans plus tôt au lycée PRS firent la joie de mes anciens élèves.

 

   Ci-dessous, quelques photos du mariage d'une de mes élèves en 1962 avec le frère d'un professeur de mathématiques du lycée  Mr Bana. Pour ceux qui l'ont connu, il roulait dans une "coccinelle" wolswagen. Le père de mon élève tenait une pharmacie en face du vieux marché non loin du hall de l'information.


   Comme le montrent les photos, de nombreux invités faisaient partie de la communauté française vivant à Kampot.

 

2-17

                 Je me trouve tout au bout de la tablée à droite.

 

2-18                                                  Je suis au premier plan devant les mariés.


2-16

 

1.2

   C'est l'instant où les jeunes mariés vont de table en table faire l'offrande d'une cigarette comme le veut la coutume.

 

   Mais qui dit mariage dit nourriture exquise. Une multitude de petits plats nous étaient servis. Pour éviter les impairs, j'observais comment s'y prenaient les autres commensaux pour saisir adroitement du bout de leurs baguettes telle ou telle bouchée de nourriture. Malhabile dans cet exercice, une âme charitable me proposait souvent une fourchette. Une coutume veut que pour honorer un invité, on lui glisse dans l'assiette un mets de choix. Combien de fois j'ai dû accepter et manger le coeur, le foie, jugés les plus nobles morceaux ?


   J'ai souvenir d'un mariage où nous fut servi un canard entier cuit dans son jus, intact et appétissant. Pour le déguster, il suffisait d'effleurer les chairs, un vrai délice ! A la fin du repas, nous était servie l'inévitable soupe chinoise servie bouillonnante grâce au foyer incandescent qui couvait à sa base. Mmm !


   Je ne sus que plus tard , trop tard que le plat de riz blanc offert après la soupe était à dédaigner. Si vous en preniez, c'était le signe que vous n'étiez pas rassasié.

 

   Au Cambodge, une fois le repas terminé, vous sortez de table sans délai contrairement aux coutumes occidentales qui y voient une faute de mauvais goût.


   Autres pays, autres moeurs.

 

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