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Kampot la prospère - années 60

Domesticité Kampot années 60

6 Octobre 2012 , Rédigé par kniom

     Quelle ne fut pas ma surprise en arrivant à Kampot de découvrir que tout occidental se devait d'avoir une domesticité ! Vu mes vingt ans, je trouvais cette aide plus ou moins superflue.

   Issue d'une fratrie de cinq enfants, trois filles et deux garçons, mes parents tenant un commerce, une employée de maison était indispensable du moins pendant les jeunes années des enfants. Ensuite notre mère veilla à nous initier à la cuisine, au ménage et à l'entretien du linge. Comme il sied à des jeunes filles de bonne famille. Garçons et filles participaient aussi aux travaux inhérents au commerce de vin que tenaient nos parents. J'en ai mis du vin en bouteilles ! Gare à celui de nos amis qui se pointait à la maison pour nous rendre visite, il était immédiatement embauché. Mais cela restait bon enfant.

   Cette parenthèse pour expliquer que nous étions habituées à l'emploi de personnes adéquates pour nous aider tant à la maison que pour le commerce. Mais elles faisaient partie de la famille et mes parents veillaient à ce qu'elles soient traitées comme telles.


   A kampot, je vis rapidement combien une domestique était indispensable ne serait-ce quà cause de la température ambiante. Je fis taire mes scrupules en me disant que par mon travail, j'en fournissais à d'autres. Tout expatrié se devait d'avoir une domesticité et elle était fort utile voire indispensable. Ce qui me choquait, c'est la façon dont certains compatriotes traitaient leur domesticité en inférieur, eux qui dans leur pays d'origine n'auraient pas pu se faire servir. Bref je n'avais pas l'esprit "colon".


   Il existait une hiérarchie dans la domesticité. La personne officiellement recrutée pouvait se faire aider pour des taches subalternes : ménage, entretien du linge, etc... Cette aide  était rémunérée directement par l'employée officielle. On l'appelait boy ou boyesse. L'employée officielle était appelé BEP si il ou elle savait préparer une cuisine française de haute gamme.Si elle ne connaissait que les plats basiques, on l'appelait Ti Ba ou Chi ba.


   L'origine ethnique de la domesticité était majoritairement vietnamienne. Mais nous avons eu à notre service un boy Cham et finalement une Cambodgienne que nous avons gardée jusqu'à la fin de notre séjour. Une Bep confirmée officiait surtout chez les professeurs américains friands de la gastronomie française ou dans les familles franco-khmères installées dans le pays depuis la colonisation. La Bep savait se faire rémunérer son savoir-faire. Quant à la domesticité dans les familles khmères, je n'en dirai rien. Comment  distinguer celle-ci dans ces familles nombreuses avec toute une parentèle ou des hôtes de passage ?


   La domestique attachée à votre service commençait sa journée par les achats au marché où elle se rendait directement de son domicile. Pour ce faire, une somme forfaitaire lui était allouée quotidiennement. Elle n'avait pas de compte à  rendre sur ses dépenses. Si elle s'en sortait bien, la différence était pour elle. Puis, elle préparait le repas et s'occupait de la maison. Après le déjeuner, elle rentrait chez elle pour la sieste et revenait pour préparer le dîner. Elle ne manquait pas de bouillir de l'eau pour le transvaser dans une énorme thermos pour notre petit déjeuner.


  Il faut préciser, s'il en est besoin, que toute la cuisine était faite sur un four à charbon comme ci-dessous.

 

 

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   A l'arrière des villas cossues des anciens fonctionnaires français se trouvait une dépendance destinée à la domesticité. On l'appelait boyerie. On y préparait les repas. Cette dépendance servait éventuellement de logement au domestique et à sa famille pléthorique. Dans les maisons plus récentes, la boyerie se résumait souvent à une pièce réservée à la cuisine.

 

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   Nous prenions nos repas sur la terrasse couverte. Au moment des grosses chaleurs, nous préférions pique-niquer dans la pièce la plus fraîche de la maison.


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Je suis à droite.

 

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